Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 13 novembre 1889

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 13 novembre 1889
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1889-11-13
Contributeur Loewy, Maurice (1833-1907); Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902); Mouchez, Ernest (1821-1892); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Bonnet, Ossian (1819-1892); Cornu, Alfred (1841-1902); Pâris, Edmond (1806-1893); Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909);
Identifiant O1886_1890_249
Format 17 x 24,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 13 Novembre 1889.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, 19

Bullet. adm. 879

Bullet. météorol. 310-316

Journal des Savants, Sept. et Oct.

Rev. maritime, Novembre

Monthly Notices, 9

Nature, 1045

Astron. Nachr. 2933

Himmel und Erde 2.

On écrit du Ministère pour dire qu'on peut faire retirer les objets qui ont figuré à l'Exposition ; la lettre est renvoyée à M. Brunner.

On reparle du livre que M. Loewy voudrait publier sur l'histoire des comètes ; on dit que, pour le rattacher plus directement au Bureau, on pourrait l'intituler "Supplément à l'Annuaire".

A propos des déterminations photographiques de parallaxes stellaires faites par M. Pritchard, M. Fizeau dit qu'il faut faire attention à la distorsion des épreuves, provenant de l'objectif, laquelle peut être différente à 6 mois de distance.

M. Mouchez présente au Bureau les Procès-verbaux du Comité de la Carte du Ciel, et il donne quelques détails sur l'état d'avancement des instruments. Jusqu'ici, les objectifs construits à l'étranger n'ont pas donné d'aussi bonnes images que ceux de MM. Henry.

Un conducteur de la poudrerie d'Esquerdes demande à être attaché à la mission du Pérou, comme dessinateur topographe. On verra plus tard s'il y a lieu de tenir compte de cette demande.

On parle de la hauteur à insérer dans l'Annuaire pour la tour Eiffel ; on dit que la hauteur de 300m se rapporte au sommet du phare.

M. Cornu analyse un travail publié dans les Proceedings de la société royale de Londres par M. Boys, sur l'appareil de Cavendish pour déterminer la densité moyenne du globe. L'auteur est arrivé, après M. Gaudin, à obtenir des fils de quartz <fondu> extrêmement fins, beaucoup plus fins que [barré : les fils d'araignée] [en marge : les fils employés d'ordinaire]. Il part de là pour proposer de construire un appareil de Cavendish microscopique. M. Cornu fait des réserves à ce sujet ; il fait observer d'abord que les difficultés ne proviennent pas toutes du fil de suspension ; avec un fil tendu et recuit plusieurs fois, l'appareil est stable et reste au zéro dans la position normale. Les effets perturbateurs les plus dangereux proviennent des variations de température, et sont proportionnels aux surfaces mises en jeu. Ces effets, quand on restreint les dimensions de l'appareil, diminuent proportionnellement aux carrés des dimensions linéaires ; ils deviennent donc grands par rapport aux autres forces qui diminuent comme les cubes des mêmes dimensions. Ainsi, en opérant comme M. Boys propose de le faire, on exagère l'influence des perturbations les plus dangereuses.

M. Cornu rappelle qu'avec M. Baille, au début de leurs observations, ils déterminaient le mouvement de l'appareil, rien qu'en approchant une bougie. Ces effets ont cessé quand on a remplacé la caisse en zinc par une caisse en cuivre rouge qui transmet moins de chaleur, et la transmet plus uniformément. Il résulte d'une communication verbale faite à M. Cornu par Sir W. Thomson, que c'est en essayant ainsi un appareil de Cavendish que Crooks [Crookes] a observé ses premiers phénomènes.

M. Tisserand, au sujet de la communication de Cornu rappelle une remarque de Laplace, d'après laquelle un système de molécules s'attirant suivant la loi de Newton reste constamment semblable à lui-même, quand on diminue toutes les dimensions des corps dans un même rapport, et qu'on établit la similitude à un moment donné. La loi de Newton est d'ailleurs la seule qui jouisse de cette propriété.

M. Fizeau revient sur les avantages que présente l'emploi du cuivre rouge qui est très bon conducteur et répartit bien les températures. Il fait remarquer qu'on pourrait l'employer pour les cercles des instruments portatifs, au lieu du laiton. La mesure des angles par les cercles divisés jouit en effet de la curieuse propriété d'être indépendante de la température, si [barré : les] toutefois les différentes parties de l'instrument se trouvent en équilibre de température ; or, la substitution du cuivre rouge au laiton assurerait cet équilibre, surtout quand on observe en plein air. On pourrait, pour [barré : avoir] le coup d'œil, nikeler le cuivre rouge.

M. Faye, à ce propos, rappelle les précautions que prenait Gambey pour diviser son cercle mural ; il ne commençait les opérations qu'après avoir fait tourner le cercle pendant un certain temps, pour égaliser les températures.

M. Cornu parle incidemment de la surabondance de chaleur qui accompagne le plus souvent l'éclairage des cercles. On peut éclairer avec moins de lumière en s'y prenant bien, pourvu que l'éclat intrinsèque de la flamme soit suffisant ; son diamètre ne fait rien.

M. Faye parle de l'emploi de la lumière électrique, qui donnerait moins de chaleur.

M. Faye rend compte de ce qui a été décidé à l'Académie au sujet de l'expédition du Pérou ; il lit un projet de lettre à M. Antonio Florès président de la République de l'Equateur. Ce projet est approuvé ; M. Faye y joindra le rapport fait au Bureau par M. Bouquet de la Grye, et le rapport que lui-même a lu à l'Académie.

M. Bouquet de la Grye rapporte une observation curieuse faite par le commandant d'un navire de guerre : en passant près de Cadix, il a vu la mer phosphorescente à un degré tel qu'elle empêchait de voir les étoiles. En même temps les compas se sont affolés ; cela a duré 1h½.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 13 novembre 1889”, 1889-11-13, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4363

Item Relations

FR751142302_006_008135_A.jpg
FR751142302_006_008136_A.jpg
FR751142302_006_008137_A.jpg
FR751142302_006_008138_A.jpg