Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 27 novembre 1889

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 27 novembre 1889
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1886-1890
Date 1889-11-27
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Loewy, Maurice (1833-1907); Fizeau, Hippolyte (1819-1896); Mouchez, Ernest (1821-1892); Pâris, Edmond (1806-1893); Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909); Bonnet, Ossian (1819-1892); Cornu, Alfred (1841-1902);
Identifiant O1886_1890_251
Format 17 x 24,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 27 Novembre 1889.

Présidence de M. Bouquet de la Grye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, 21

Bullet. admin. 881

Bullet. météorol. 323-29

Société astronomique du Pacifique, 4

Nature 1047

Astr. Nachr. 2935

Commission géodésique de Vienne, Procès-verbaux de 1889

Annales du Bureau météorologique, 1889 Mémoires I ; 1887 Observations II.

M. Teisserenc de Bort demande une boussole d'inclinaison de Brunner et un théodolite d'Hurlimann pour une expédition scientifique qu'il se propose de faire en Algérie.

On décide de lui prêter ces instruments dans le cas où le Bureau météorologique ne pourrait pas les lui fournir. M. Tisserand prie M. Teisserenc de Bort de conférer à ce sujet avec M. Bouquet de la Grye.

M. Mouchez annonce au Bureau que la mission de Cochinchine vient de partir ; ses membres ont travaillé 4 mois à Montsouris ; ils vont faire la topographie du Laos.

A propos d'un article des Astr. Nachr., on parle de l'influence des verres colorés sur le diamètre apparent du Soleil.

M. Fizeau dit que cette influence est faible, mais réelle.

M. Cornu fait remarquer que cela dépend de l'achromatisme de l'objectif ; avec un bon objectif, l'influence en question doit être faible, et tel paraît être le cas de l'instrument employé par M. Auwers.

M. Bouquet de la Grye dit qu'il est allé avec M. Loewy voir M. Gauthier-Villars qui consent à imprimer à ses frais l'ouvrage que MM. Loewy et Schulhof se proposent d'écrire sur les comètes, avec une préface de M. Faye ; il tirerait à 1200 exemplaires, demandant seulement que le Ministère prenne un certain nombre d'exemplaires pour les observatoires <et les Facultés.>

M. Fizeau parle de la théorie électro-magnétique de la lumière de Maxwell. Cette théorie a été contestée ; un point qui fait l'objet des recherches persistantes des physiciens anglais peut servir [barré : d'expérience] d'épreuve décisive. Les diélectriques agissent en effet [barré : comme co] avec des pouvoirs différents, quand on les emploie comme condensateurs ; c'est ce que les anglais appellent capacité électrique inductive <spécifique>. Ainsi, quand on remplace le verre d'une bouteille de Leyde par de la résine, on a une condensation différente. Cette propriété peut être traduite en nombres, et la théorie de Maxwell indique que ces nombres doivent avoir un rapport très voisin avec les indices de réfraction des substances diélectriques employées, lesquelles sont transparentes. Les capacités inductives doivent en effet représenter les carrés des indices de réfraction. Les physiciens anglais ont cherché à vérifier ce résultat qui servirait d'expérience cruciale, de même que l'inégalité de vitesse de la lumière dans l'air et dans l'eau a permis de prononcer entre la théorie de l'émission et celle des ondulations.

On n'a obtenu jusqu'ici que des confirmations lointaines, et pour des corps singuliers ; il n'y avait pas du tout d'accord pour les substances ordinaires. Un nouveau travail de M. J. J. Thomson vient de paraître dans le n° 283 des Proceeding de la Société Royale1. L'auteur a profité des expériences récentes de Hertz sur les ondes électriques ; il a pensé que si l'on n'avait pas encore abouti, cela tenait à ce qu'on avait employé des ondes trop longues, pas assez semblables à celles de la lumière. Il a pris des ondes plus courtes donnant jusqu'à 25 millions de vibrations par seconde. Les résultats néanmoins ne sont pas encore satisfaisants ; pour le verre, on a trouvé dans deux systèmes d'observations deux résultats différents. Pour le soufre, on a trouvé les deux nombres 2,27 et 2,4 ; la moyenne est 2,335, et sa racine carrée 1,527 est très éloignée de la valeur 2,08 trouvée par M. Cornu pour l'indice de réfraction du soufre. La théorie ne se vérifie donc pas.

Dans le même n° des Proceedings, M. W. Cassie2 a cherché à [barré : établir] voir si l'accord qui n'existe pas entre les valeurs absolues des nombres existerait pour leurs variations correspondant à une variation de température de 1 degré. Il a trouvé pour le verre une variation de 12/10000 à 20/10000 dans la capacité inductive électrique, pour 1° de température, tandis que les expériences faites par M. Fizeau sur des verres de Saint-Gobain donnent 0,0000032. Les deux fractions sont dans le rapport de 1 à 300.

Une grande réserve s'impose donc encore quand il s'agit d'admettre la théorie de Maxwell.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1886-1890
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 27 novembre 1889”, 1889-11-27, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4365
FR751142302_006_008143_A.jpg
FR751142302_006_008144_A.jpg
FR751142302_006_008145_A.jpg
FR751142302_006_008146_A.jpg