Bureau des Longitudes - Séance du 10 juin 1891

Bureau des Longitudes – Séance du 10 Juin 1891.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu est adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 22

Bullet. adm. 959

Bullet. météorol. 154-160

Astron. Nachr. 3039-3040

Wochenschrift, 4^e Cahier

Himmel und Erde, 9

Nature 1127

Proceedings of the Royal Society – 299

Ciel et Terre, 7

Sirius, 6

Rajna.- Méthode graphique pour le calcul des éclipses de Soleil,

Galilée, 11

Annales du Bureau Central météorologique, 1889, Mémoires 1,

Bulletin de l'Institut Egyptien, 1890, n° 1,

Bureau Veritas, n° 4

On parle d'un article de M. Keeler sur la raie principale des nébuleuses. Lockyer avait cru trouver une coïncidence avec l'une des raies du magnésium ; M. Huggins a montré que cela n'avait pas lieu, et c'est aussi la conclusion à laquelle arrive M. Keeler : les raies du magnésium sont absentes du spectre des nébuleuses.

M. Perrotin écrit à M. le Président qu'il continue à s'occuper de la rotation de Vénus ; en outre il annonce que le t. V des Annales de Nice est en cours d'impression ; on travaille à la rédaction des T. I et IV.

M. Faye demande que l'on insère dans le prochain Annuaire les discours prononcés par M. l'Amiral Pâris et M. Bouquet de la Grye, à l'inauguration de la statue de Borda à Dax. Il prie M. Bouquet de la Grye d'ajouter en note que Borda et Haüy ont fait une démarche pour sauver Lavoisier ; l'impression dans l'Annuaire est décidée.

M. Tisserand parle d'une brochure de M. Niesten de Bruxelles, qui défend, pour Vénus, la durée de révolution de de Vico, contre [barré : comparée à] celle de Schiaparelli.

M. Fizeau rappelle que M. Perrotin n'a pas été très affirmatif dans sa conclusion, que dans tous les cas, il trouverait un nombre différent de celui de Schiaparelli.

M. Bouquet de la Grye dit qu'il a fait une conférence récente sur la rotation de Vénus. Dans son observation du passage de 1882 il a mesuré l'épaisseur du filet argenté qui entoure Vénus, et l'a trouvé de 0",6 ; M. Tisserand l'avait estimée de 0",5 à 1", [masqué]. M. d'Abbadie pensait que cela pourrait s'élever à 2",0. M. Bouquet de la Grye en a conclu que l'atmosphère de Vénus s'étend au [moins ?] à 125 kilom. Par des comparaisons avec ce qui se passe sur la Terre, il en conclut que la pression atmosphérique à la surface de [barré : la Terre] <Vénus> serait considérable, et que les conditions physiques doivent y être très différentes de ce qu'elles sont sur la Terre. M. Bouquet de la Grye rappelle les protubérances qu'il a constatées sur le disque de Vénus, d'après les photographies ; leur symétrie montre que la planète tourne.

M. Janssen dit que la conclusion relative à la hauteur de l'atmosphère et surtout à la pression superficielle est difficile à [mot masqué] les effets de réfraction dans l'atmosphère de Vénus sont très [barré : difficil] compliqués. La seule chose que l'on puisse conclure des observations spectroscopiques est que l'atmosphère de Vénus est très dense. C'est à peine si M. Janssen, à Biskra, avec une atmosphère terrestre très sèche, a pu constater dans Vénus des traces de vapeur d'eau.

M. Fizeau pense que la diffraction joue un rôle important dans la formation du filet lumineux ; les phénomènes de diffraction doivent être très intenses, et ils sont très complexes.

M. Bouquet de la Grye donne lecture d'un nouveau projet de traité avec MM. Gauthier-Villars ; on a obtenu quelques [concessions ?] en vue de permettre son renouvellement, eu égard surtout aux tentations de l'Imprimerie nationale ; il donne lecture de ce projet qui comporte une diminution de 1300^f ou 1400^f.

M. Fizeau demande si l'on ne pourrait pas profiter des circonstances pour avoir l'Annuaire avec une couverture en carton, et rogné sur la tranche ; on le consulterait beaucoup plus facilement.

M. Bouquet de la Grye dit, qu'après s'être entretenu avec M. Gauthier-Villars au sujet de cette demande il adressera à M. Charmes une lettre d'envoi accompagnée du nouveau projet de traité

M. d'Abbadie appelle l'attention du Bureau sur un article publié dans le journal Anglais [espace vide] par M. Gill, dans lequel se trouve [barré : l'] exposée [barré :de] la Méthode de M. Fizeau pour la détermination de la vitesse des étoiles dans la direction du rayon visuel. M. Gill annonce que M. Vogel se propose d'observer par cette méthode le spectre des étoiles les plus brillantes à l'aide d'une lunette de 30 pouces d'ouverture et d'un spectroscope qu'il a fait construire. M. Vogel compte obtenir des spectres d'une grande netteté qui lui permettront de faire des mesures d'une grande précision, et desquelles, il espère déduire la vitesse du mouvement de la terre dans son orbite et même de conclure la parallaxe du Soleil.

M. le Colonel Bassot dépose sur le bureau une lettre de M. [Biellet ?] Lieutenant Colonel en retraite, qui signale quelques rectifications à faire dans l'un des tableaux de l'Annuaire de 1891. Cette lettre est renvoyée à l'examen de M. Cornu.

La séance est levée à 5 heures.

Le Secrétaire.