Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 16 septembre 1891

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 16 septembre 1891
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1891-09-16
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1891_1895_045
Relation O1891_1895_046
Format 17 x 24,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 16 Septembre 1891.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus, 10

Bullet. adm. 973

Bullet. météorol. 252-7

Nature 1141

Astr. Journal 245

Proceedings de Philadelphia 135

Astr. Nachr. 3058

Himmel und Erde 12

Revista do observatorio 7.

À propos du procès-verbal, M. Fizeau pense qu'on pourrait peut-être insérer dans l'Annuaire, à [barré : l'occasion de] l'avertissement qui précède le baromètre, quelques uns des nombres donnés par M. Bassot, pour la mesure barométrique des altitudes <afin de donner une idée du degré de précision que peuvent donner les Tables.>

M. Rozé, répétiteur d'astronomie à l'Ecole Polytechnique, met sous les yeux du Bureau l'appareil qu'il a imaginé pour mesurer avec une très grande précision les variations de la pesanteur aux divers points du globe. Cet appareil est fondé sur l'emploi d'un ressort spiral qui fait équilibre à la pesanteur, et qui est renfermé dans un liquide ; l'appareil est compensé pour éviter les inconvénients provenant de la température. M. Rozé a remis une note détaillée qui sera annexée au présent procès-verbal. Il pense que son appareil suffirait déjà à donner des indications sur la constitution géologique au dessous d'une station donnée, la présence de matériaux plus dense ou beaucoup moins denses que ceux de la surface devant occasionner dans la pesanteur de petites variations qui se trouveraient mises en évidence.

M. Rozé espère construire plus tard un appareil fondé sur le même principe, mais beaucoup plus précis, permettant de constater les petites variations de pesanteur produites par les changements de positions du Soleil et de la Lune. Il pense que la croûte terrestre se déforme incessamment sous l'influence des marées, et qu'il en résulte, dans le mouvement de l'axe terrestre, de petites inégalités susceptibles d'expliquer les anomalies constatées dans les deux passages des circompolaires.

M. Faye demande à M. Rozé quelle est la nature du liquide dans lequel est plongé le ressort.

M. Rozé répond que, après des tentatives très nombreuses il s'est arrêté à la benzine cristallisable ; la benzine ordinaire laissait sur le ressort un dépôt qui aurait été très nuisible.

M. Fizeau dit qu'il a fait autrefois des expériences analogues en employant [barré : la téréb] l'essence de térébenthine, mais cette essence dissolvait le plomb et d'autres parties servant à fermer l'appareil, et la liqueur se troublait assez rapidement.

M. Rozé répond que cela n'arrive pas avec la benzine cristallisable.

M. Faye demande si l'appareil actuel peut être intéressant pour l'Association géodésique, et si, après avoir fait une série de stations, il faudra revenir au point de départ.

M. Rozé répond qu'il ne peut pas se prononcer avant d'avoir fait des déterminations ailleurs que dans son laboratoire ; < il fait observer que son appareil permet de déterminer facilement et rapidement le nombre g à 0m.m.01 ou 0m.m.02 près ;> il croit [barré : néanmoins] que le retour au point de départ est une garantie indispensable.

Répondant à une autre question de M. Faye, M. Rozé dit qu'en comparant son ressort à ceux des chronomètres il trouve que les variations [barré : possibles] du coefficient [d’élasticité ?] sont peu à craindre, car on est très loin des limites [de ?] déformation permanente.

M. Faye ayant enfin demandé si, dans les diverses stations la température doit être exactement la même, M. Rozé répond qu'il peut exister sans inconvénient des différences de 1° ou 2°.

M. Rozé s'étant retiré, le Bureau décide de lui allouer, sur le chapitre de son budget relatif aux missions scientifiques, une somme de cinq cent francs, afin de contribuer aux frais du voyage de Florence, où M. Rozé présenterait l'appareil à l'Association géodésique. On écrit au Ministre pour lui demander de ratifier cette allocation, et la lettre fait ressortir l'importance et l'originalité des études de M. Rozé.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 16 septembre 1891”, 1891-09-16, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4475
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