Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 16 mars 1892

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 16 mars 1892
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1892-03-16
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Faye, Hervé (1814-1902);
Identifiant O1891_1895_078
Format 16,8 x 24,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 16 Mars 1892.

Présidence de M. Faye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit :

Comptes-rendus 10

Bullet. adm. 997

Bullet. météorol. 69-75

Ciel et Terre 1

Astron. Journal 257

Observatory 186

Proceedings of the Royal Society 305

Astr. Nachr. 3079

Himmel und Erde 6

Sirius 3

Mittheilungen der Polar – Commission 7

Revista do Observatorio, Janvier

Geological Survey, Rapport annuel de 1888-89, I et III.

Observations faites à Madras., 1871-73

Hilfiker.- Catalogue d'étoiles lunaires.

A propos du procès-verbal, M. Loewy dit qu'on a réalisé à Washington l'idée de M. Bouquet de la Grye, d'observer toute l'année une belle étoile voisine du zénith. On a observé en effet pendant 20 ans Véga dans le premier vertical, et c'est sur ces observations que M. Chandler a établi sa période de 427 jours ; elles ont servi également aux discussions de MM. Newcomb et Comstock.

M. Bouquet de la Grye pense que l'idée qu'il avait émise donnerait encore de meilleurs résultats avec l'instrument projeté par M. Brunner.

On parle de la comète découverte récemment en Amérique, et qui pourra sans doute bientôt être aperçue à Paris à l'œil nu.

On s'occupe ensuite d'un article de M. Pickering sur les avantages des observatoires très élevés ; l'auteur recommande de les établir dans des localités où l'air soit sec. On admet au contraire que la transparence de l'air est plus grande quand le climat est humide ; les conclusions de M. Pickering ne paraissent pas pouvoir être entièrement admises. [report en bas de page : M. Bouquet de la Grye rappelle à ce sujet qu'à l'île Campbell, après un ouragan, il a vu un ciel resplendissant, à ce point que le bleu paraissait avoir disparu ; l'humidité avait donc été favorable.]

Au sujet d'un article de M. Max Wolf d'Heidelberg, qui a réussi à photographier les trajectoires de quelques bolides, et a constaté dans leurs traînées une série de maxima, M. Janssen pense que cela provient d'une série d'explosions. [en marge : M. Fizeau croit que c'est un effet de la scintillation.]

M. Janssen, revenant sur l'heureuse influence de la vapeur d'eau, dit que dans les Nilgeriss [Nilgiris?], à une altitude de 2500m, quand une humidité extraordinaire était tombé, ce qui arrivait presque tous les soirs, tout le ciel paraissait parsemé d'étoiles ; il n'y avait que quelques taches noires, comme les sacs à charbon ; en outre, il n'y avait pas de scintillation ; la lumière des étoiles était fixe.

M. le Colonel Bassot a été chargé par M. Bischoffsheim de poser au Bureau une question intéressant l'observatoire de Nice :

M. Perrotin a songé à s'installer sur le Mont Mounier situé à 60 km. environ de Nice, dont l'altitude est d'environ 2800m, pour faire des recherches physiques sur Mars et Vénus. Il résulte de quelques renseignements fournis par les officiers des bataillons Alpins qu'on ne pourrait guère observer que pendant 2 mois de la belle saison, que le vent est souvent très violent, qu'il fait froid pendant les nuits d'été où le thermomètre descend au dessous de zéro, et que le ravitaillement sera difficile ; enfin, il faudrait établir une communication télégraphique ; on ne peut pas en effet songer à des signaux optiques, car le mont Mounier n'est pas visible de l'Observatoire de Nice. M. Bassot ajoute que la dépense nécessitée par l'installation serait assez grande, et qu'on ne peut pas [encore ?] en [mot barré] fixer le montant. M. Bischoffsheim serait disposé à la faire si le Bureau l'encourageait dans cette voie.

M. Janssen, et la plupart des membres pensent qu'il vaudrait mieux aller au Pic du Midi, où l'on trouvera les bâtiments et les vivres nécessaires ; on sait déjà qu'on y pourrait faire de bonnes observations, tandis qu'on ne sait rien sur le mont [Mounier ?].

M. Loewy pense aussi qu'il vaudrait mieux installer une fois pour toutes au Pic du Midi un équatorial qui pourrait servir successivement à divers observateurs.

M. Cornu croit que le Bureau pourrait profiter de ce qu'il n'y a pas de directeur pour proposer de scinder l'établissement en deux parties consacrées, l'une à la météorologie, l'autre à l'astronomie.

MM. Faye et Fizeau disent qu'en effet, si M. Bischoffsheim consentait à faire les frais d'une installation permanente, le Bureau pourrait négocier avec le Gouvernement, pour obtenir toutes les facilités désirables.

Il est convenu qu'on pensera à la proposition de M. Bischoffsheim et qu'on reprendra la discussion dans une prochaine séance. M. Bassot est prié de rédiger quelques lignes pouvant servir de base à la délibération.

La séance est levée à cinq heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Faye, Hervé (1814-1902)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 16 mars 1892”, 1892-03-16, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4507

Item Relations

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