Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 3 mai 1893

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 3 mai 1893
Créateur Tisserand, Félix (1845-1896)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1893-05-03
Contributeur Tisserand, Félix (1845-1896); Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909);
Identifiant O1891_1895_147
Format 16,7 x 24,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes – Séance du 3 Mai 1893.

Présidence de M. Bouquet de la Grye.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages dont les titres sont mentionnés au registre de la correspondance.

Les membres du Bureau seront reçus par le Ministre de l'Instruction Publique demain jeudi à 2h½.

M. Fizeau dit que le sens de la dépêche de M. Deslandres à M. Faye se trouve précisé par une lettre que lui a adressée M. Deslandres quelques jours avant l'éclipse.

Cet astronome se proposait d'observer la couronne à une assez grande distance du Soleil, pour voir si elle avait un mouvement de rotation déterminable par le déplacement des raies. C'est un problème important, et difficile parce qu'il y a trois spectres faibles superposés. C'est à l'observation de ces spectres que se rapporte un passage de la dépêche de M. Deslandres.

Sur l'invitation de M. le Président, M. Cornu donne des indications sur la communication qu'il a faite lundi à l'Académie, [barré : et répon] au sujet des unités électriques, et répond aux objections présentées par M. Bertrand. Il est bien vrai qu'en général, les unités sont arbitraires ; mais, quand on ne connait pas bien la nature de la quantité à mesurer, il peut en être autrement ; c'est ce qui arrive pour les quantités d'électricité qui figurent dans la formule de Coulomb ; on peut les remplacer par ce que l'on nomme un état d'électrisation. M. Cornu donne [barré : à ce sujet sur] des détails sur le sujet traité par M. Mercadier dans les Comptes-rendus, et montre qu'il n'est pas indifférent de laisser les unités arbitraires ou non.

M. Fizeau dit qu'autrefois on ne parlait pas de dimensions pour les formules.

M. Cornu répond que c'est Fourier qui a introduit cette considération.

M. Poincaré dit qu'on observe seulement l'effet de la force ; on ne peut pas introduire les quantités <absolues> m et m' qui figurent dans la loi de Coulomb ; ce sont des entités mal définies.

M. Tisserand rappelle qu'en astronomie, quand on suppose égale à l'unité la constante de l'attraction universelle, les formules cessent d'être homogènes. On peut rétablir l'homogénéité et n'avoir plus à considérer que des rapports de quantités de même nature.

M. Bouquet de la Grye, au nom de la commission nommée précédemment, donne lecture d'un rapport et d'une lettre au Ministre, au sujet de modifications à apporter à l'Extrait de la Connaissance des temps. Ces deux pièces sont approuvées par le Bureau.

M. Cornu dit que M. Perrotin lui a écrit que les travaux astronomiques vont commencer bientôt au mont Mounier ; les cabanes sont prêtes, et M. Gautier a envoyé la coupole. M. Fizeau ayant demandé quelle est la distance de Nice au Mont Mounier, M. Cornu répond qu'il faut 3 heures de chemin de fer, puis 3 heures de voiture, et enfin 2 heures de mulet, soit 8 heures en tout.

M. Bassot dit que la distance à vol d'oiseau est de 40 kilomètres environ.

M. Cornu a reçu des renseignements de Nice sur une question d'optique qui n'est pas encore entièrement éclaircie. L'équatorial de 0m,38 donne moins d'étoiles sur un cliché photographique que le petit objectif à portrait de 0m,15 d'ouverture, à durées de poses égales. L'intensité de l'image photographique <d'une étoile> devrait varier [barré : en raison inverse de la distance focale f, et] proportionnellement au carré de l'ouverture, soit d²[barré : /f]. De plus, dans le cas d'une étoile, le rayon du petit disque de diffraction varie en raison inverse de d ; sa surface est inversement proportionnelle à . Donc, finalement l'intensité photographique <théorique> devrait être égale à Kd[4 ?][barré : /f], ce qui est en contradiction formelle avec les résultats obtenus à Nice. [en marge, barré : en tenant compte de l'empiètement]

M. Fizeau rappelle que, dans une Note des Comptes-rendus de 1841, il avait donné la formule d²/f², <pour les objets de diamètres sensibles>

M. Tisserand pense que le petit disque de diffraction ne joue pas ici le rôle le plus important ; [barré : la g] l'image <photographique> embrasse la série des positions occupées par l'image réelle, et qui se déplacent en vertu des imperfections du mouvement d'horlogerie et des variations de la réfraction ; l'enveloppe de ces positions dépasse certainement le cercle de diffraction.

M. Cornu dit qu'en effet il y a à tenir compte de cette particularité. En somme, il y a trois points à considérer :

1° les imperfections et le manque d'homogénéité des verres de l'objectif ;

2° l'effet des trépidations et des variations de réfraction, qui substitue un autre disque au disque de réfraction ;

3° les aberrations de sphéricité et surtout de réfrangibilité.

La séance est levée à 5 heures.

Le secrétaire,

F. Tisserand

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 3 mai 1893”, 1893-05-03, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4575

Item Relations

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