Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Séance du 7 novembre 1894

Titre Bureau des Longitudes - Séance du 7 novembre 1894
Créateur Poincaré, Henri (1854-1912)
Contexte Volume 1891-1895
Date 1894-11-07
Contributeur Poincaré, Henri (1854-1912); Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909);
Identifiant O1891_1895_247
Format 10,7 x 17,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes

Séance du 7 Novembre 1894

Présidence de M. Bouquet de la Grye.

Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés au registre.

M. le Ministre adresse l'ampliation de [barré : décret] <l'arrêté> nommant M. de Bernardières directeur de l'Observatoire de Montsouris. M. le Président souhaite la bienvenue à MM. Germain et Lallemant [Lallemand], membres en service extraordinaire, qui assistent pour la première fois à la séance.

On parle du travail de M. Backlund sur la comète d'Encke. M. Tisserand rappelle que M. Valz avait observé que le diamètre apparent de cette comète paraît diminuer quand elle se rapproche du Soleil ; [barré : il en résulte] <cela expliquerait> que l'effet du milieu résistant ait pu être moindre dans le voisinage immédiat du Soleil, comme les calculs de M. Backlund semblent le prouver.

M. Cornu dit qu'on n'a pas tenu compte des actions électrostatiques qui peuvent s'exercer entre le Soleil et la comète qui s'en approche beaucoup ; la distribution électrique variant par suite de l'approche même de la comète, il en résulterait des perturbations qui expliqueraient les anomalies du mouvement de cet astre.

M. Poincaré fait remarquer que l'accélération s'expliquerait encore mieux par une induction électrodynamique due au magnétisme solaire. La chaleur produite par les courants induits représenterait en effet une perte d'énergie qui devrait être empruntée à la force vive de la comète. Sur la proposition de M. Loewy, le Bureau décide d'acheter le Canon des Eclipses d'Oppolzer et l'Uranographie Chinoise de Schlegel.

On parle du prochain passage de Mercure sur le Soleil. Ce phénomène sera à peine visible à Paris ; cependant [barré : les lunettes de l'Observatoire] on cherchera à l'observer à l'Observatoire.

M. Tisserand communique une lettre de M. Perrotin [barré : d'après laquelle] ; la photographie employée à Nice n'a fait découvrir dans ces derniers temps aucune nouvelle petite planète, ce qui fait [barré : espérer] <supposer> que le nombre de ces astéroïdes est moins grand qu'on ne l'avait cru. On en a trouvé deux à Heidelberg et l'une d'elles paraît avoir une forte inclinaison.

On discute ensuite sur la proposition faite à l'Observatoire de Toronto de changer l'origine du jour astronomique.

M. Tisserand donne lecture des procès verbaux de diverses séances où cette question a été discutée ; le plus ancien de ces procès verbaux est de 1864 <* (vide infra)> [report en dernière page : A cette époque, la bureau a voté par 7 voix contre 5 que le jour commencerait à minuit ; cette décision n'a jamais été appliquée dans la Connaissance des temps]. Son opinion personnelle est que ce changement est de nature à engendrer des confusions ; on ne pourrait le faire en tout cas que si tous les directeurs de grandes éphémérides se mettaient d'accord pour l'effectuer en même temps.

M. Loewy dit que la réforme ne sera pas sans inconvénient pour les astronomes. Elle engendrera de nombreuses erreurs de date ; car il arrivera souvent qu'on oubliera de changer la date au milieu d'une nuit d'Observation. D'autre part la date de 1900 est trop rapprochée, on a déjà fait pour la Connaissance des temps des calculs au delà de cette date. La réforme n'aurait d'avantages que si [barré : les] l'unification devait être complète et si les administrations civiles commençaient par [barré : diviser] <numéroter les heures> du jour civil [barré : en 2] <de 0 à 24>.

M. Bouquet de la Grye pense qu'on pourrait, à l'aide de précautions très simples éviter les erreurs de date.

M. de Bernardières dit que la réforme serait plutôt avantageuse pour les marins. M. Fleuriais est du même avis, à la condition bien entendu qu'on réforme également la manière de compter les heures civiles.

M. Germain dit qu'au Service Hydrographique, une commission composée d'ingénieurs et d'officiers à vaisseau a conclu que le changement serait plutôt avantageux.

M. Faye s'en tient à l'opinion de Laplace qui [barré : trouvait que le jour doit commencer] était partisan de l'unification.

On décide que des lettres de convocation spéciales seront envoyées à tous les membres pour la séance du 21 où l'on votera sur cette importante question. M. Germain donne des détails sur les travaux hydrographiques entrepris à Madagascar.

La séance est levée à 5 heures ¼

Le secrétaire Poincaré

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Bouquet de La Grye, Anatole (1827-1909)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1891-1895
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Séance du 7 novembre 1894”, 1894-11-07, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/4674

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