Note sur un micromètre angulaire à lecture optique par Mr E. Guyou

[barré : Navigation] – Note sur un micromètre angulaire à lecture optique – par M. E. Guyou.

L'instrument dont on fait actuellement usage dans notre Marine pour la mesure des distances en mer est un micromètre angulaire construit sur les indications de l'Amiral Fleuriais. Ce [barré : instrument] <micromètre> est basé, comme le sextant, sur le principe de la double réflexion, [barré : il diffère de cet instrument] mais il diffère de ce dernier instrument par des dispositions spéciales destinées à faciliter la lecture. Comme les angles à mesurer sont petits, le mouvement angulaire peut, à une approximation suffisante, être mesuré par ce déplacement rectiligne de la tête d'une vis. Le pas de la vis du micromètre Fleuriais correspond à un déplacement angulaire de 100 minutes. Les tours de vis, c’est-à-dire les centaines de minutes se lisent sur une échelle spéciale le long de laquelle se meut la tête de la vis ; [barré : les minutes] <les fractions de tours>, c’est-à-dire les minutes, se lisent sur un tambour analogue à celui des instruments astronomiques. Grâce à ces dispositions, l'observateur n'a plus besoin, pour la lecture, de faire intervenir le vernier et la loupe du sextant.

Ce micromètre [barré : a] <ne> donne que l'angle ; j'y ai fait ajouter un accessoire appelé cercle à calcul qui donne la distance à vue [barré : a] <en> fonction de l'angle ; le cercle à calcul est basé sur le principe de la règle à calcul.

Ainsi complété le micromètre Fleuriais rend de grands services ; il ne donne pas encore cependant pleine satisfaction. C'est surtout en effet pour régler le tir de l'artillerie qu'il est employé ; or <avec> les vitesses actuelles, <les distances> des navires [barré : sont si grandes] <changent si rapidement que> la moindre perte de temps devient une grave cause d'incertitude. Avec cet instrument [barré : l'observateur] <il faut trois opérations pour> obtenir la distance [barré : que par trois opérations] : mesure de l'angle, lecture de l'angle, lecture de la distance ; et, ces opérations étant très différentes l'une de l'autre, il faut [mot barré] <chaque fois quelques instants> pour accommoder l'œil et pour fixer l'attention ; en outre quand l'observateur remet l'œil à la lunette, il faut qu'il replacer l'objet dans le champ et rétablisse le contact sensiblement dérangé.

Pour atténuer ces inconvénients, j'ai fait construire un instrument [mot barré] <dont> la graduation est placée dans le plan focal même de la lunette [barré : ; le champ est entouré d'un cercle gradué en 100 parties dont chacune correspond à une minute]. Grâce à cette disposition, l'observateur lit l'angle en même temps qu'il le mesure. Il peut par suite, sans quitter l'œil de la lunette, [barré : lire] <énoncer> d'une manière [barré : permanente] <continue> les grandeurs de l'angle mesuré. Pendant ce temps, un aide muni d'un cercle à calcul de grandes dimensions et [mots illisibles] à divisions bien visibles, lit les distances qu'il envoie aux batteries.

Cet instrument a été réalisé de la manière la plus satisfaisante par M. Hurlimann, l'habile [barré : constructeur] <artiste> dont la marine regrette la perte récente, et par ses successeurs MM. Ponthus et [espace vide]. Il va être mis en essai dans nos escadres.