Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 30 octobre 1907

Procès-verbal de la Séance du 30 octobre 1907.

Présidence de M. l'amiral Fournier.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. le Ministre de l'Instruction publique écrit [barré : relativement] <au sujet> des formalités à remplir relativement à la partie du traitement de M. Loewy qui doit être versée à ses héritiers.

M. Hanusse envoie, pour les publications du Bureau, le tableau des plus grandes marées de 1910 et les coefficients des marées pour 1909.

Sur la proposition de M. Poincaré, il est arrêté que M. Radau remplacera M. Loewy dans les trois commissions dont il faisait partie : Connaissance des temps, - Annuaire, - Finances.

On revient ensuite à l'étude des moyens propres à avancer la date d'apparition de l'Annuaire du Bureau des Longitudes.

Pour ce qui concerne la partie physique, M. Lippmann dit que l'imprimerie aura prochainement tout le manuscrit : les modifications trop profondes seront ajournées pour cette fois.

M. le C^t Guyou s'excuse de n'avoir pu donner plus tôt la notice qu'il doit fournir sur les services rendus par l'Observatoire de Montsouris à la géographie, aux voyageurs coloniaux, etc. Mais le manuscrit sera prêt lundi prochain au plus tard, et il est décidé que ce manuscrit sera aussitôt envoyé à l'imprimerie : le Bureau en prendra connaissance à l'état de placard.

Après s'être informé de l'état actuel du manuscrit relatif aux variables, le Bureau décide d'attendre à lundi prochain comme limite extrême pour la remise à l'imprimerie de la fin [barré : de la fin] de ce manuscrit ; en outre on ne fera pas, plus tard, de corrections d'auteur.

On revient ensuite à la recherche des moyens de limiter l'accroissement incessant de l'étendue de nos publications, Annuaire et Connaissance des temps.

M. Bigourdan croit que pour les petites planètes de l'Annuaire il suffirait de les donner au complet tous les 5 ans ; les autres années on ne donnerait pas les 400 premières par exemple, car leurs éléments sont déjà assez exacts. Si l'on persistait à donner les éléments de toutes les planètes, on pourrait au moins ne rien changer, ce qui ferait une grosse économie de composition.

Il en pourrait être de même pour le Catalogue de fondamentales qui est à la fin de la Connaissance des temps et pour diverses autres parties comme les positions géographiques, etc.

M. Darboux ne verrait pas d'inconvénient à ce que l'on ne répète pas si souvent les éléments des premières planètes, car ces éléments ne changent guère.

M. Bouquet de la Grye croit ainsi qu'il est inutile de donner, ou au moins de modifier tous les ans les positions géographiques.

M. Hanusse trouverait grave une telle détermination relativement aux coordonnées géographiques, très utiles aux navigateurs.

M. le C^t Guyou pense qu'il serait tout aussi aisé pour les navigateurs d'avoir recours à des Tables de navigation. Il voudrait, en outre, que les explications de la Connaissance des temps fussent entièrement refondues : on pourrait y supprimer bien des choses superflues.

Sur la [barré : question] <proposition> de M. Bouquet de la Grye l'examen de ces questions est renvoyé à la Commission de la Connaissance des temps.

M. de la Baume-Pluvinel voudrait que l'Annuaire donnât les heures des occultations des principales étoiles pour divers points de la France : renvoyé à la Commission de l'Annuaire.

M. Bigourdan expose le principe d'un appareil à deux pendules pour la détermination de l'intensité relative de la pesanteur ; ces deux pendules, l'un en bronze par exemple, l'autre en invar, seraient portés par le même support et pourraient venir se placer successivement devant un comparateur vertical : le tout serait convenablement enveloppé de manière à éviter les changements brusques de température.

Au commencement d'une opération, <[barré : la longueur du]> pendule proprement dit, celui de bronze, serait comparé <quant à sa longueur> à celui d'invar, puis en oscillation, tandis que celui d'invar serait mis au repos. Le support n'étant jamais absolument fixe, le pendule en invar se mettrait à osciller, tandis que, au contraire, l'amplitude de l'autre diminuerait graduellement. De temps à autre on noterait les températures et à la fin on répèterait la comparaison des longueurs des pendules, après avoir noté les amplitudes. Il est évident qu'on aurait ainsi tous les éléments nécessaires pour conclure la vraie longueur du pendule de bronze et l'influence de l'élasticité du support sur la durée d'oscillation.

Les pendules seraient à peu près de 1^m, ce qui correspond à la seconde de temps, et on pourrait ainsi prolonger les séries pendant 12 heures et plus, ce qui est évidemment avantageux pour éliminer les erreurs provenant de la détermination de l'heure.

M. Bouquet de la Grye, frappé du peu de fixité des anciens supports, s'est attaché surtout à les rendre aussi solides que possible, de manière à n'avoir pas à faire de correction pour l'élasticité du support. Il prolongeait ses séries pendant 6 heures, rejetant les trop faibles amplitudes, qui peuvent être influencées par les trépidations du sol.

M. Lippmann indique les formules à appliquer pour tenir compte de l'influence de l'élasticité du support sur la longueur du vrai pendule, quand on connait l'amplitude, etc. du pendule témoin : ce sont des formules de M. Guillet.

La séance est levée à 4^h½

Le Secrétaire

G. Bigourdan