Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 8 octobre 1913

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 8 octobre 1913
Créateur Jobin, Amédée (1861-1945)
Contexte Volume 1910-1913
Date 1913-10-08
Contributeur Jobin, Amédée (1861-1945); Baillaud, Benjamin (1848-1934);
Identifiant O1910_1913_210
Format 18,9 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Manuscrit; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 8 Octobre 1913.

Présidence de M. Baillaud.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

M. le Président souhaite la bienvenue à M. Förster [Foerster], président de la Commission Internationale des Poids et Mesures, membre correspondant du Bureau, qui assiste à la séance.

M. le Pt dépouille la correspondance et donne lecture des documents suivants :

1° Une lettre de l’Instruction Publique indiquant que M. le Ministre des Affaires Etrangères a informé l’ambassade de France aux Etats-Unis de l’arrivée prochaine des membres de la Mission Paris-Washington.

2° Une lettre de l’Ambassade des Etats-Unis à Paris, rendant compte d’un Télégramme reçu par elle, signalant le départ de la Mission américaine Paris-Washington pour Paris et donnant sa composition.

M. le Pt mettra à leur disposition les chambres dont l’Observatoire dispose, pour la période active des opérations

3° Une lettre de l’Instruction Publique portant envoi des cadres imprimés pour le budget du Bureau.

4° Une lettre de l’Instruction Publique demandant que les propositions de virements soient adressées au Ministère avant le 15 Décembre prochain. Renvoyé à M. Tessier.

5° Une lettre de M. le Ministre de l’Instruction Publique informant le Bureau que M. le Ministre de la Marine a désigné M. le Lt de vaisseau Gignon comme membre de la Mission Paris-Washington à dater du 8 Octobre pour une durée de cinq semaines.

6° Une lettre de l’Instruction Publique informant le Bureau que la Cie Transatlantique a reçu du Ministre les instructions et réquisitions nécessaires pour le passage des Membres de la Mission Paris-Washington.

M. le Général Bourgeois rend compte au Bureau des résultats provisoires des opérations de différence de longitude Brest-Dakar, entreprises en octobre 1910. L’heure locale a été faite avec l’astrolabe à prisme. La comparaison des horloges a été faite par signaux électriques transmis par le cable Brest-Dakar. L’emploi de l’appareil Corher [Körher ?] a conduit à la détermination de constantes nouvelles. Pour cette partie du travail, M. le Gl Bourgeois signale le concours éclairé de M. l’Ingr des Télégraphes – Devaux-Charbonnel.

Les opérations à l’astrolabe, tant à Brest qu’à Dakar, ont donné de très bons cercles.

Les résultats des 6 soirées sont les suivants :

8 Octobre

51m.44s.575

} Moyenne : 51m.44s.589 ±0s,06.

14 ”

538

16 ”

563

17 ”

485

19 ”

661

21 ”

608

22 ”

625

25 ”

661

M. le Général Bourgeois signale l’intérêt de ces mesures qui seront vraisemblablement les dernières de ce genre effectuées par échange de signaux électriques.

Divers membres et notamment M. Darboux et M. le Gl Bourgeois échangent quelques observations au sujet des procédés de mesure du temps de M. Abraham ; procédés dont il a été question dans les séances précédentes.

M. Picard présente au Bureau une étude qu’il a faite du Mémoire de M. Sundmann [Sundman] et contrairement à ce que l’on pensait avant lui, le problème continue après le choc.

La solution analytique de M. Sundmann est complète. Elle fera époque parmi les mathématiciens car elle emprunte ses moyens à des résultats aujourd’hui classiques de la théorie des équations différentielles ordinaires, sans qu’il fut besoin de l’introduction préalable de transcendantes compliquées, comme le pensaient beaucoup d’analystes.

Au point de vue astronomique l’intérêt semble beaucoup moindre car l’application aux calculs des perturbations des planètes n’apparait pas comme possible.

M. Andoyer fait observer qu’il y aurait intérêt peut-être à appliquer la méthode de M. Sundmann à la solution du problème de Copenhague.

M. Darboux dit, au sujet de la communication de M. Picard, qu’il ne faut pas oublier que ce sont les études de M. Poincaré qui ont mis M. Sundmann sur la voie. Il rappelle le concours du Roi de Suède où fut couronné le mémoire de Poincaré et fait remarquer que c’est dans ce mémoire que Sundmann a pris la première idée de sa méthode. M. Darboux précise, relativement à ce concours, que les recherches de Dirichlet citées par Weierstrass dans le texte de la question proposée n’eurent aucun rapport avec les recherches de Poincaré ; ni aussi avec celles plus récentes de M. Sundmann.

Après échange d’observations entre les divers membres présents, M. Darboux conclut en disant que la solution d’une semblable question par séries de termes convergents n’est pas décisive à son sens.

Au point de vue astronomique d’autre part, on ne peut obtenir les valeurs numériques des coefficients que par des calculs de proche en proche extrêmement pénibles et bien vite impraticables.

M. Baillaud demande la publication de l’étude de M. Picard dans le Bulletin astronomique. Il fait remarquer que la solution de M. Sundmann ne donne pas les coordonnées en fonction du temps, mais qu’on pourrait quand même en conclure la trajectoire.

Indépendamment de ses travaux mathématiques, M. Sundmann s’occupe en ce moment d’une machine à calculer les perturbations des petites planètes, machine dont le principe n’a du reste aucun rapport avec le travail analysé par M. Picard.

Sur la demande de M. le Président, M. Andoyer rend compte au Bureau de l’état d’avancement de la publication de l’Annuaire, entravé dans une certaine mesure par le retard de M. Raveau à fournir ses manuscrits sur la révision des constantes.

M. le Président donne la parole à M. Förster [Foerster] qui donne au Bureau quelques renseignements sur la concordance des signaux de Paris et de Norddeich. [mots barrés] M. le Pt observe que la Conférence de l’Heure amènera des relations plus continues entre ces deux services et conduira à une amélioration des concordances. Sur la demande de M. le Président si les appareils de M. Schorr seront employés à Norddeich M. Forster rend compte que les appareils pour Norddeich sont en cours d’exécution en ce moment, mais non encore terminés.

M. Darboux désire profiter de la présence de notre collègue, M. Förster président de la Commission Internationale des Poids et Mesures pour poser la question du rapport entre le Système métrique et le Système monétaire. La monnaie est-elle une mesure ?

Contrairement à l’opinion des économistes, cela est l’avis officiel en France, et cette erreur s’oppose peut-être à la propagation du Système Métrique.

Après échange d’observations entre les membres présents sur la définition des étalons monétaires d’or ou d’argent, sur les divers systèmes monétaires décimaux ou autres fonctionnant en France et à l’étranger, M. Darboux demande qu’il soit fait un rapport au Gouvernement pour montrer que les monnaies ne font pas partie du Système Métrique.

La séance est levée à 4h¼.

Le secrétaire provisoire :

A. Jobin

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Baillaud, Benjamin (1848-1934)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1910-1913
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 8 octobre 1913”, 1913-10-08, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6232

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