Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

[Addendum à la séance du 14 juin 1916]

Titre [Addendum à la séance du 14 juin 1916]
Créateur inconnu
Contexte Volume 1914-1918
Date 1916-06-14
Identifiant O1914_1918_137
Relation O1914_1918_136
Format 21 x 31 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Addendum;
Description

[barré : BUREAU DES LONGITUDES.]

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[barré : Extrait du] <1ère Annexe au> procès-verbal de la Séance du 14 Juin 1916.

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M. RENAUD rend compte des mesures prises par le Département de la Marine au sujet de l’avance de l’heure légale pendant la période du 15 Juin au 1er Octobre 1916.

En ce qui concerne le Service Hydrographique, il fallait chercher à supprimer l’inconvénient résultant de ce fait que l’Annuaire des Marées préparé dix-huit mois d’avance donne en temps légal les heures de la marée dans les ports français. On devait aussi prévenir les intéressés de la manière dont sont faits pendant cette période les signaux horaires et les observations météorologiques. Dans ce but il a été publié d’abord le 30 Mai et le 5 Juin les Avis aux Navigateurs n° 795 et 814, puis lorsque la loi eût été promulguée, les Avis n° 892 et 900. Ces quatre Avis sont joints au procès-verbal. La partie des Avis relative aux Marées signale que, dans l’Annuaire des marées des Côtes de France, pour l’an 1916, les heures des pleines mers et des basses mers données pour les ports français et les heures inscrites en tête des tableaux des hauteurs de la marée d’heure en heure à Brest, à St-Malo et au Hâvre doivent être augmentées d’une heure pour être en concordance avec la nouvelle heure légale que doivent marquer les horloges publiques. Cet important renseignement a été porté à la connaissance des marins non seulement par la voie habituelle des Avis aux Navigateurs, mais encore par son insertion au Journal Officiel et au Moniteur de la Flotte, puis par une affiche apposée dans tous les bureaux des ports français, chez les Administrateurs des quartiers de l’Inscription Maritime et chez les Syndics des Gens de mer, enfin par des fiches délivrées gratuitement à tous les intéressés et destinés à être collées sur la couverture de l’Annuaire des marées.

Par les mêmes Avis, les marins étaient informés que les signaux horaires des ports militaires de France seraient faits aux mêmes heures en temps moyen de Greenwich ; les heures des opérations accessoires relatives à ces signaux et données en heure légale dans la Liste des signaux horaires, doivent être par suite augmentées de 60 minutes pour correspondre à l’heure que doivent marquer les horloges publiques.

Les sémaphores et les Observatoires de la Marine ont été informés qu’afin de rendre comparables les observations météorologiques et aussi pour assurer dans les mêmes conditions qu’auparavant le service des télégrammes annonçant la prévision du temps, les observations continueront à être faites, et les télégrammes à être expédiés aux mêmes instants du jour par rapport au temps moyen de Greenwich. Quant aux observations météorologiques faites à bord des navires de guerre et de commerce stationnés dans les ports et rades de la France et de l’Algérie, il est prescrit qu’elles doivent être prises aux mêmes instants du jour par rapport au temps moyen de Greenwich ; par suite les instruments enregistreurs doivent être réglés de telle sorte que la plume <de l’instrument> indique sur le cylindre une heure inférieure d’une unité à celle que doit marquer au même moment une montre réglée sur l’heure légale d’été. Sur les registres et barogrammes, les observations ainsi faites, seront portées comme ayant été prises aux heures légales anciennes correspondant en temps moyen de Greenwich.

A côté de ces divers documents destinés au marins (fiches, Avis aux Navigateurs et affiches), il convient de mentionner l’envoi de deux circulaires ministérielles en date du 7 Juin 1916 informant les autorités maritimes des instructions à donner au personnel des Observatoires de la Marine et des sémaphores, puis une note de service adressée aux agents des marégraphes pour leur recommander de ne modifier en rien l’heure sur laquelle doit être réglé leur appareil enregistreur.

Il convient d’ajouter qu’à l’étranger on a opéré en général de façon analogue. Toutefois en divers pays notamment au Danemark et en Italie les signaux horaires sont faits en avance de 60 minutes sur le temps moyen de Greenwich, contrairement à ce qui a été décidé en Angleterre et en France.

Telles ont été les mesures prises ou provoquées par le Service Hydrographique au sujet de l’avance de l’heure légale. Du fait des signaux horaires et des observatoires météorologiques, aucun accident n’était à craindre ; il n’en est pas de même du fait d’une erreur sur l’heure de la marée ; les conséquences pourraient en être fort graves. Il semble qu’à la suite des précautions minutieuses qui ont été prises, un marin attentif doit éviter tout accident.

En dehors des questions énumérées plus haut et concernant le Service Hydrographique, il y avait à déterminer comment devait être réglée l’heure dans les divers services de la marine et sur les navires de guerre.

L’Amirauté anglaise a dû la première prendre les mesures rendues nécessaires par cette réforme qui a été appliquée en Angleterre dès le 21 Mai dernier. A cet effet, elle a décidé que :

1°/ la nouvelle heure légale appelée « British Summer Time » est adoptée dans tous les établissements de la Marine à terre et par les navires stationnés dans un port des eaux métropolitaines, sauf par les navires qui appartiennent à la Base du Nord.

Le temps moyen de Greenwich sera au contraire conservé par tous les navires dans les eaux métropolitaines et par tous les navires appartenant à la Base du Nord, comme il a été dit plus haut.

Les eaux métropolitaines s’étendent au Nord du parallèle de 45° Nord (parallèle voisin <de celui> de Bordeaux) et à l’Est du méridien de 30° de longitude Ouest (méridien passant dans la partie ouest des Açores).

2°/ L’heure d’origine de tous les télégrammes, radiotélégrammes, signaux, messages officiels, sera donnée invariablement en temps moyen de Greenwich.

3°/ Toute heure indiquée dans des messages, ordres et rapports relatifs à des opérations navales doit être donnée en temps moyen de Greenwich.

4°/ Les signaux de reconnaissance et autres signaux qui varient suivant l’heure du jour ou de jour en jour seront calculés dans les eaux métropolitaines suivant le temps moyen de Greenwich.

5°/ Toutes les fois qu’une heure est indiquée dans le texte d’un message, d’un ordre ou d’un rapport, on mentionne que cette heure est donnée British Summer Time ou en temps moyen de Greenwich.

6°/ Dans tout rapport ou message militaire provenant de l’armée stationnée dans les Iles Britanniques, l’heure sera donnée en British Summer Time. En général dans toute communication venant d’une source autre que la Marine, l’heure sera probablement donnée, sauf avis contraire, en British Summer Time.

En ce qui concerne la Marine française, les instructions données à ce sujet à la suite du décret du 10 Juin sont contenues dans la circulaire Ministérielle en date du 11 Juin insérée au Journal Officiel du 14 Juin 1916.

On sait que réglementairement sur les navires, les montres qui servent au service du bord, sont réglées sur l’heure que doivent marquer les horloges publiques du lieu lorsque le bâtiment est stationné dans un port ou dans une rade, et sur l’heure du temps solaire vrai, si le bâtiment est à la mer.

Modifiant en partie ce règlement, la nouvelle circulaire Ministérielle contient les prescriptions suivantes :

1°/ la nouvelle heure d’été sera adoptée et utilisée pour le service courant dans tous les établissements de la Marine à terre, et à bord de tous les navires stationnés dans les rades et ports dans lesquels la mesure sera prise.

2°/ En dehors des régions visées dans le 1er alinéa, les navires adopteront en rade et dans les ports, l’heure du pays où ils séjournent.

3°/ A la mer, en dehors de la zone tropicale et quelle que soit la longitude, les navires doivent employer l’heure normale du fuseau avancée de 60 minutes, que cette heure ait été ou non adoptée par les pays de ce fuseau.

4°/ Lorsqu’un ordre ou un signal est commun ou s’adresse à des forces navales qui, pour son exécution, opèrent dans plusieurs fuseaux horaires, les heures qu’il mentionne doivent être comptées en temps moyen de Greenwich.

Si l’ordre ou le signal s’adresse seulement à des forces qui pour son exécution, opèrent dans le même fuseau horaire, les heures doivent être en principe exprimées en temps d’été du fuseau (heure normale du fudeau [fuseau] avancée d’une heure).

5°/ De toute manière, chaque fois qu’une heure est indiquée dans le texte d’un signal, d’un message, d’un ordre ou d’un rapport, on mentionnera que l’heure est en temps moyen de Greenwich ou en heure d’été.

Telles sont les nouvelles prescriptions qui concernent l’heure à bord des navires pendant la période d’été.

M. RENAUD fait ensuite remarquer qu’aucune mesure n’ayant été prise au sujet de la Tunisie et de Malte, ces deux pays conservent l’heure du fuseau de l’Europe Centrale ; ils ont par suite la même heure que la France et l’Algérie, heure en retard de 60 minutes sur l’heure d’été de l’Italie.

A la suite de cette communication, un échange de vues a lieu entre les Membres du Bureau.

Type de document Procès-verbal
Transcripteur Muller, Julien
Commentaires Numéroté de 1 à 5.
Collection Volume 1914-1918
Citer ce document “[Addendum à la séance du 14 juin 1916]”, 1916-06-14, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6381

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