Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 24 janvier 1917

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 24 janvier 1917
Créateur Renaud, Marie-Joseph-Auguste (1854-1921)
Contexte Volume 1914-1918
Date 1917-01-24
Contributeur Renaud, Marie-Joseph-Auguste (1854-1921); Carpentier, Jules (1851-1921);
Identifiant O1914_1918_175
Relation O1914_1918_176
Format 18,3 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 24 Janvier 1917.

Présidence de M. CARPENTIER.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

I. M. GAUTHIER-VILLARS par une lettre du 22 Janvier courant annonce qu’il envoie les comptes des ventes des publications du Bureau des Longitudes qui lui ont été réclamés.

II. Par lettre du 17 Janvier courant, le Ministre de l’Instruction Publique envoie les deux avenants au marché GAUTHIER-VILLARS qui avaient été préparés par le Bureau des Longitudes ; ces documents devront lui être renvoyés après signature du libraire.

III. M. le Président adresser ses félicitations à M. RENAUD qui vient d’être nommé Commandeur de la Légion d’Honneur.

IV. M. le Président fait part au Bureau du décès de M. le Général BASSOT, Membre de l’Académie des Sciences, Directeur de l’Observatoire de Nice, [barré : qui était] membre titulaire du Bureau des Longitudes depuis 1897. Il se fait l’interprète des regrets unanimes qu’a causés la mort de ce savant. Il rappelle en quelques mots sa carrière

[au crayon de papier : (Copier ici la note jointe sur le Général Bassot)]

Après avoir rendu ainsi hommage au savant, M. le Président ajoute que, quant à la personne du général elle est trop connue des membres du Bureau, trop présente à leur mémoire pour qu’il soit nécessaire d’insister sur sa bienveillance, sur son noble caractère, sa haute expérience, enfin sur la forte volonté avec laquelle il cherchait à faire prévaloir ses opinions. Son souvenir restera bien vivant parmi nous.

V. M. BIGOURDAN fait hommage au Bureau d’un exemplaire [barré : d’un mémoire] <de l’Etude> sur la chronologie assyro-babylonienne rédigé par M. D. SIDERSKY, ingénieur. Cet ouvrage est fort intéressant ; l’auteur a pu collationner toutes les dates de l’ère de Nabonassar, puis les transformer dans l’ère julienne. Il a reconnu les années embolismiques ; et les résultats qu’il a obtenus montrent qu’avant les Grecs, les Assyro-Babyloniens connaissaient la période de 19 ans et que le calendrier juif dérive du calendrier babylonien. Le nombre de jours du mois devait être de 29 ou 30 jours, mais sans succession régulière, le commencement du mois étant donné par l’apparition de la nouvelle [barré : lumière] [en marge, au crayon de papier : lune ?] M. Bigourdan fait remarquer qu’encore maintenant, dans certains pays musulmans, le mois commence au moment où l’on aperçoit la lune nouvelle ; pour cette raison on fait toujours suivre la date du jour de la semaine, la succession des jours [barré : et] <de> la semaine assurant la continuité de l’indication [barré : des] <du> temps.

VI. M. l’Ingénieur Hydrographe en chef FAVÉ, sur la convocation qui lui a été faite par le Président du Bureau, présente les instruments qu’il a fait construire pour améliorer les méthodes de détermination du point en ballon.

Il montre d’abord le quadrant à niveau qui rappelle le viseur à niveau sphérique qu’il avait réalisé, il y a quelques années, en collaboration avec M. CARPENTIER. Ces deux instruments permettent de voir à la fois l'image d'un astre et celle de la bulle du niveau ; le principe sur lequel ils sont basés appartient à M. JOEDERIN.

Le viseur a d'abord été employé pour le point en ballon, et a donné une approximation de 10 kilomètres environ.

Le quadrant à niveau se compose d’un niveau sphérique éclairé par en haut, puis d'un diaphragme, d'une lentille convergente et d'un miroir, analogue au miroir du sextant, qui renvoie l'image de la bulle sur un tube incliné à 45°. Un faisceau de lumière traverse la bulle qui remplit le rôle d'une lentille divergente ; on crée ainsi un repère, consistant en deux points lumineux, qui suit les mouvements de la bulle. L'avantage du niveau sphérique est que l'on peut tracer des traits parallèles au limbe. Dès lors on voit dans le champ éclairé deux traits, deux points lumineux et l'étoile qu'on place entre les deux points. On observe directement le ciel, ce qui supprime toute cause d'erreur dans la recherche de l'étoile. D'ailleurs pour l'approximation dont est susceptible un instrument tenu à la main <il> n'est pas utile d'avoir recours à un grossissement.

L'instrument a été expérimenté à bord du dirigeable “Fleurus” et les essais ont été satisfaisants. Le Service Géographique en a commandé dix qui sont actuellement livrés.

Un des grands avantages de l’instrument est de permettre de constater directement l'effet de la déviation de la verticale produit par les accélérations du mouvement du dirigeable. On peut alors soit mesurer l'ordre de grandeur de l'erreur commise soit chercher à la corriger en manœuvrant pour se placer dans les meilleures conditions d'observation.

M. BIGOURDAN demande pourquoi les autres instruments à niveau ne permettent pas de constater cet effet. M. FAVÉ répond que c'est parce que la double coincidence qu'ils exigent est difficile à maintenir.

M. ANDOYER demande s'il serait possible de réaliser un gyroscope à vision directe.

M. FAVÉ répond qu'il s'est aussi occupé de perfectionner cet instrument : mais la durée de l’observation est un obstacle sérieux ; car, en dirigeable, il est nécessaire d'avoir de suite un résultat. De plus le gyroscope subit aussi l'effet produit par l’accélération du mouvement. Sur un navire cet inconvénient n’existe pas, car il s’agit de mouvements <alternatifs> à courte période ; il n’en est pas de même en ballon.

M. LIPPMANN demande s’il est possible de se servir de l’horizon. M. FAVÉ ne le pense pas en raison de la sinuosité de la ligne d’horizon, et aussi de l’incertitude de la valeur de la dépression.

[barré : M. HAMY pense qu’on pourrait construire un accéléromètre en prenant comme base la différence des mouvements imprimés à deux bulles sphériques, l’une plus lourde, l’autre plus légère que le liquide dans lequel elles sont plongées.]

M. FAVÉ montre ensuite au Bureau la règle courbe qu’il a fait construire pour faciliter le tracé des courbes de hauteur servant à déterminer le point en ballon. La courbe que donne la règle permet, malgré sa faible longueur, de tracer avec une exactitude suffisante des arcs de cercle dans le rayon [barré : voisin] <varie> de 30 cent. à l’infini.

M. FAVÉ indique comment, en connaissant l’azimut et la hauteur de l’astre, pour le centre de la carte, on trace à l’aide du rapporteur et de la règle qu’il a imaginées, la courbe de hauteur qui donne un lieu du point.

M. le Président adresse à M. FAVÉ ses remercîments pour sa communication qui a vivement intéressé le Bureau et aussi toutes ses félicitations pour la manière dont il a obtenu une solution aussi ingénieuse que pratique du problème du point en ballon.

La séance est levée à 16 h.30.

Le Secrétaire,

J. Renaud

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Carpentier, Jules (1851-1921)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1914-1918
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 24 janvier 1917”, 1917-01-24, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 27 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6418

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