Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 3 avril 1918

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 3 Avril 1918.

Présidence de M. Carpentier

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

La séance est ouverte à 15^h20.

1° M. le président signale, dans la correspondance, une lettre du directeur de l’office météorologique de South Kensington réclamant l’envoi de l’Annuaire du bureau des longitudes, pour 1918. Le bureau décide de lui donner satisfaction.

2° Sur la demande expresse de M. Baillaud qui n’assiste pas à la séance, M. le président informe le bureau que les objets les plus précieux appartenant aux collections de l’observatoire, objectifs, règles en platine, cuivres de la carte du ciel, vont être transférés à Clermont-Ferrand, sur son initiative, avec autorisation du gouvernement.

3° M. l’amiral Fournier précise les circonstances qui ont accompagné, à l’origine, le bombardement de Paris par une pièce à longue portée. Les aviateurs ont nettement entendu les explosions de départ des coups, à la distance de 80 K^es. Les projectiles, lancés sous une très forte inclinaison, gâgnent rapidement la haute atmosphère où ils ne rencontrent qu’une faible résistance de la part de l’air. Aux points de chute, leur vitesse est approximativement de 600 m, après avoir atteint 1400^m à la sortie du canon. Le problème de la création de pièces à longue portée a dû se poser, pour l’artillerie allemande, dès le début de la guerre, en vue du bombardement de l’Angleterre effectué des côtes de France.

M. Deslandres rappelle, à ce sujet, que l’artillerie navale française a étudié, il y a trente ans, une pièce de gros calibre, lançant les projectiles à une vitesse initiale de 1200^m. Mais la question n’avait pas paru présenter alors un intérêt suffisant, pour être poursuivie.

4° M. Lecointe déclare se rallier à l’opinion formulée par le bureau, dans la dernière séance, concernant la disposition des tables de conversion du temps sidéral en temps moyen et inversement, insérées dans la Connaissance des temps.

5° M. Hamy indique une démonstration rapide des analogies de Néper. M. Andoyer, déclare à ce sujet, qu’il préfère, au point de vue didactique, les déduire des formules de Delambre, vue leur importance particulière dans les applications de la trigonométrie sphérique à l’astronomie.

6° M. l’amiral Fournier demande si l’on tient compte, en Mécanique céleste, d’une résistance possible de l’éther ou d’autres actions analogues sur les corps en mouvement. Un échange de vues a lieu, à ce sujet, entre la plupart des membres du bureau d’où il ressort que, dans l’état actuel de la science, on ne peut répondre, dans un sens ou dans l’autre, à la question posée. Les effets, s’ils existent, sont sûrement très faibles et ne pourront être décelés par l’observation qu’après s’être accumulés aux cours des siècles : voilà tout ce que l’on peut affirmer, pour le moment. M. Deslandres cite l’opinion de Poincaré d’après lequel, on sera obligé de tenir compte, un jour, des actions magnétiques et électriques, sur les planètes, mais seulement dans un avenir très éloigné. M. Appell fait d’ailleurs remarquer que la pression de radiation agit exactement comme la gravitation et ne peut en aucune manière altérer les orbites.

7° M. Lebeuf parle de l’intérêt que présenterait, suivant lui, à divers points de vue, la publication quinquennale ou décennale de tableaux rapprochant les constantes météorologiques des stations principales échelonnées sur notre territoire. Sur l’invitation du bureau, il enverra un manuscrit destiné à paraitre dans un prochain Annuaire.

La séance est levée à 17^h10.

M. Hamy