Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 7 novembre 1923

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 7 novembre 1923
Créateur Jobin, Amédée (1861-1945)
Contexte Volume 1919-1923
Date 1923-11-07
Contributeur Jobin, Amédée (1861-1945); Picard, Émile (1856-1941);
Identifiant O1919_1923_297
Format 18,1 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 7 NOVEMBRE 1923.

Présidence de M. PICARD

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

Monsieur le Président donne lecture d’une lettre du Ministère de l’Instruction Publique demandant si le Bureau a de nouveaux marchés pour 1923.

Il lui sera répondu : non.

M. BIGOURDAN rend compte que la première des nouvelles pendules Leroy <appartenant au Bureau des Longitudes> est installée dans les caves de l’Observatoire. Elle est en marche depuis une semaine et l’on s’occupe de son réglage.

M. BIGOURDAN rappelle au Bureau la question suivante soulevée au Congrès de Chronométrie : les signaux horaires atteignent les antipodes ; en reviendront-ils ?

Les Ingénieurs de St Assise [barré : le] croient <cela> possible. Il y aurait intérêt à recueillir ce retour <des ondes>.

M. le Général FERRIÉ répond qu’il y a longtemps que l’on se propose de faire cette expérience. Le Commandant Brenot, son ancien collaborateur, la tentera au cours de cet hiver. Son projet comportera son cadre récepteur orienté perpendiculairement à la direction d’émission de St Assise pour éviter que les ondes directes ne sursaturent les lampes.

Au retour les ondes affaiblies reviendront de tous côtés. Le top ne sera probablement pas net, car les ondes parcourant des chemins différents ne toucheront peut-être pas le cadre en même temps.

Sur une demande de M. HAMY, M. le Général FERRIÉ indique que les ondes de retour comporteront une longueur d’onde unique. Le phénomène serait ainsi assimilable non pas à la propagation de la lumière blanche mais bien à celle des radiations optiques pures avec par conséquent leurs conséquences de diffraction et d’interférence.

Cette expérience permettra d’approfondir la question de propagation des ondes, soient qu’elles aillent se réfléchir sur les couches de la haute atmosphère, soit quelles se propagent à la surface du sol moyennant des conductibilités plus ou moins grandes et dans des conditions encore peu connues jusqu’à présent.

M. FICHOT donne à ce sujet quelques renseignements sur les lieux, à la surface de la terre, des trajets de longueurs égales.

M. BIGOUBDAN rend compte au Bureau des divers détails d’installation dans un espace clos, de son pendule absolument libre et notamment du dispositif qu’il a fait réaliser pour relancer ce pendule avec un système de solénoïde sans magnétisme1 rémanent, en résonnance momentanée avec un pendule extérieur.

M. ANDOYER fait hommage au Bureau du deuxième volume de son cours d’Astronomie à la Sorbonne. Ce volume a été rédigé en collaboration avec M. LAMBERT : il traite des instruments et du calcul des erreurs instrumentales.

Un troisième et dernier volume écrit par M. BOSLER traitant de l’Astrophysique est en préparation.

M. BIGOURDAN annonce que M. HALE a donné sa démission et quitte l’Observatoire du Mont Wilson. <M. Adams lui succèdera.>

M. [barré : ADAMS] <Deslandres> donne quelques renseignements sur la santé de M. HALE très-fatigué depuis quelque temps déjà par surmenage intellectuel.

Une discussion générale à laquelle prennent part notamment MM. DESLANDRES, FERRIÉ, HAMY et JOBIN, s'engage sur les valeurs respectives des grands instruments du Mont WILSON.

M. JOBIN rappelle l'appréciation de M. HALE sur le miroir de 2m50 auquel il préférait celui de 1m50.

Sur ce point M. le Général FERRIÉ donne lecture d'une lettre de M. Le MORVAN retour de sa mission en Californie. M. Le MORVAN est allé au Mont Wilson et a observé au grand télescope. La stabilité de l'instrument prête à critique. D'autre part, il ne peut se prononcer nettement sur la qualité des [barré : images] <images>, car il n'a opéré que pendant une soirée. Toutefois les clichés de la lune obtenus avec cet instrument, sauf deux excellents d'entre eux publiés en Amérique, ne lui ont pas paru supérieurs à. ceux obtenus à l'Equatorial coudé de l'Observatoire de Paris. M. Le Morvan2 a remarqué chez les observateurs du Mont Wilson une tendance à la même appréciation.

M. HAMY fait remarquer que pour tirer d'un instrument de ce genre le meilleur parti possible, il faut d'abord qu'il fasse beau et ensuite que l'instrument soit en état. Or la température joue un rôle considérable dans les miroirs en verre. Tant qu'on sera tributaire du verre on ne peut songer à aller plus loin.

La solution serait dans les miroirs en métal inoxydable, car l'équilibre de température s'atteint et se maintient ensuite plus facilement.

M. DESLANDRES fait des réserves au sujet de l'emploi du métal, d'après lui, peut-être plus sensible que le verre aux différences de température. Le verre conserve son poli et la surface du miroir peut être indéfiniment réargentée. Le métal peut s’oxyder ou se ternir et le miroir serait à refaire.

M. DESLANDRES ajoute que d'après M. CHRÉTIEN qui a séjourné quelque temps au Mont Wilson, les astronomes de cet observatoire préfèrent le télescope de 60 Pouces à celui de 100 pouces

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Une discussion générale s'engage sur la qualité des miroirs et sur les procédés de vérification de leur surface.

M. JOBIN indique que l'admirable procédé de Foucault pour l'examen des surfaces optiques par les ombres donne assurément une critique qualitative sure, mais <qui> a, pour le constructeur, l’inconvénient grave de n’être pas quantitative.

<S’appuyant sur le principe de l’interféromètre de Fizeau,> M. MICHELSON a [barré : imaginé] <réalisé> un procédé interférentiel très ingénieux. Il isole par deux fentes à distance variable placées devant le miroir dont l’une devant le centre, 2 portions de la surface à examiner.

Si l'on considère un miroir sphérique par exemple, un faisceau de lumière blanche issu d'un point voisin du centre de courbure, donnera au retour 2 faisceaux de lumière concommitante [concomitante] qui viennent interférer dans une région voisine du centre et y fournira un système de franges d'interférence nettement distinct des franges de diffraction des bords des fentes.

L'acartement [écartement] des franges d'interférence dépendra de la distance des fentes sur l'écran.

Si l'on déplace la fente excentrique le long d'un diamètre par exemple, tout défaut de courbure du miroir se traduira par un déplacement de la frange centrale. En effet, une bosse dans la courbure se traduit par une différence de chemin parcouru par le faisceau. Et ici apparaît que la mesure du déplacement de la frange centrale permet la mesure de la bosse considérée, et ceci est d'un intérêt primordial pour le Constructeur.

Toutefois, l’application en est très délicate dans un atelier en raison même de l'écartement des pinceaux de retour et des différences d’accident qu'ils peuvent subir ; température, courant d'air, etc ; les franges se resserrent extrêmement [mot barré] à mesure de l’écartement des fentes et d'autre part M. COTTON a fait remarquer que l'observation au microscope superpose les erreurs de celui-ci aux erreurs du miroir. Les divers inconvénients de la méthode de Michelson sont évités dans une méthode indiquée par M. COTTON dont le dispositif principal consiste en 2 fentes rapprochées à écartement fixe et qui atteint d'une manière très précise le but qu'il se proposait, savoir : connaître les positions des foyers des zônes successives du miroir.

M. YVON en utilisant le dispositif expérimental indiqué par M. COTTON l'a réalisé et orienté plus spécialement vers l’obtention de la topographie cotée de la surface en examen, ce qui est évidemment le but capital que doit se proposer le constructeur.

Une discussion générale s'engage sur ces divers points et sur la proposition de M. HAMY rappelant qu'une des missions du Bureau est le perfectionnement des instruments et des méthodes instrumentales, le Bureau décide d'inviter M. YVON à <lui> faire prochainement un exposé des méthodes de contrôle des surfaces optiques

La Séance est levée à 17h15

Le Membre du Bureau Secrétaire :

A. Jobin

1 Il y a une coquille dans le texte original : « mégnatisme ».

2 Il y a une coquille dans le texte original : « Mrovan ».

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Picard, Émile (1856-1941)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1919-1923
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 7 novembre 1923”, 1923-11-07, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6823

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