Les procès-verbaux du Bureau des longitudes

Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 16 avril 1924

Titre Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 16 avril 1924
Créateur Jobin, Amédée (1861-1945)
Contexte Volume 1924-1926
Date 1924-04-16
Contributeur Jobin, Amédée (1861-1945); Picard, Émile (1856-1941);
Identifiant O1924_1926_019
Format 19,4 x 30,5 cm; image/jpeg;
Éditeur Bureau des longitudes; Observatoire de Paris; Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Henri Poincaré (UMR 7117 CNRS / Université de Lorraine);
Droits CC BY-SA 3.0 FR
Type Dactylographié avec corrections manuscrites; Text; Procès-verbal;
Description

Bureau des Longitudes.

Procès-verbal de la Séance du 16 AVRIL 1924.

Présidence de M. PICARD

[barré : Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.]

Le Bureau reçoit les ouvrages mentionnés aux livres des entrées.

Après lecture du procès-verbal de la dernière séance et échange d’observations entre MM. DESLANDRES & BIGOURDAN, M. DESLANDRES demande une addition à ce procès-verbal dans le but de préciser son point de vue personnel dans la discussion relative au calendrier.

Cette addition est introduite et le procès-verbal est adopté.

M. RITCHEY est introduit et assiste à la Séance du Bureau. M. Le Président lui souhaite la bienvenue et lui demande de bien vouloir exposer au Bureau les beaux travaux d’optique et notamment de taille des grands miroirs effectués par lui à l’Observatoire du Mont-Vilson [Mont-Wilson].

M. RITCHEY entre dans quelques détails sur le miroir de 1m50 de diamètre et sur celui de 2m50 de diamètre. Sur la demande de M. DESLANDRES, il décrit les perturbations dues au changement de température, les variations de température agissent surtout sur les bords jusqu’à 5 pouces environ de la tranche ; la partie centrale ne paraît pas atteinte. Toutes les photographies obtenues au Mont-Vilson avec le miroir de 1m50, ont été obtenues en diaphragmant ce miroir sur une couronne de 5 pouces de large.

Avec le miroir de 2m50, on observe le même effet et le diaphragme nécessaire a 17 pouces de largeur.

Pour les travaux spectroscopiques les diaphragmes ne sont pas nécessaires et l’on opère à toute ouverture.

-------

L’action de la température sur les miroirs plans est la suivante, d’après M. RITCHEY :

les miroirs très épais — tambours— exposés au soleil deviennent concaves— les miroirs d’épaisseur ordinaire deviennent convexes.

Les conditions d’observation sont meilleures en hiver mais malheureusement les variations de surface des miroirs sont plus grandes.

Les périodes les plus favorables pour l’obtention de bonnes images sont au Mont-Vilson du 1er Mai à fin Novembre. Le mois d’Octobre est généralement sec et il n’y a pas de vent. Les bonnes conditions se répètent parfois sur plusieurs nuits de suite et l’on a <fait> des poses de trois nuits pour la même photographie, avec toutefois la précaution de fermer le diaphragme quand le temps se couvrait ou devenait momentanément mauvais.

Sur la demande de M. BIGOURDAN signalant qu’en Europe les meilleures images sont obtenues au crépuscule du soir, une demi-heure avant le coucher du soleil, M. RITCHEY expose qu’au Mont-Vilson les étoiles du soir sont très-piquées mais avec une agitation assez considérable.

Revenant aux détails de construction des miroirs de 100 pouces et de 60 pouces, M. RITCHEY dit que la forme du premier est meilleure que celle du second, car la température dans le laboratoire était plus constante.

Une grosse difficulté dans le travail du miroir de 100 pouces provint de la non-homogénéité de la matière de St Gobain.

Le premier travail a été d’atteindre une forme sphérique. L’outil employé avait un diamètre égal à la moitié de celui du miroir.

On eut tout d’abord un astigmatisme de 1/16.000 d’inch sur 2 diamètres perpendiculaires.

La flèche de la courbure était de ¼ de pouce environ. Pour terminer le miroir et notamment le paraboliser, M. RITCHEY mit en œuvre un outil en bois de même diamètre que le miroir, outil garni de poix servant de support au rouge d’Angleterre.

Sur la demande de M. PICARD, M. RITCHEY indique <que> les différences entre la sphère et la parabole sont au bord de l’ordre de 4/1.000.000 de pouce.

Les difficultés qui limitent les dimensions plus grandes encore que l’on pourrait envisager, proviennent de l’obtention de la matière.

M. DINA est d’avis de faire des expériences pour mettre au point d’autres procédés de fusion du verre, permettant d’aller plus loin et en tous cas plus commodément.

Il est d’avis d’étudier des nouvelles matières : quartz fondu, verre pyrex ; ou peut-être matière tout à fait différente. L’opinion de M. RITCHEY sur le pyrex est qu’il se comporte mieux au soleil, mais qu’il se polit moins bien que le verre ordinaire. De plus, il s’y trouve fréquemment des bulles. Au Mont-Vilson ou [où on] a expérimenté des miroirs de pyrex de 121 pouces de diamètre et 4 pouces d’épaisseur.

Un échange de vues a lieu entre MM. RITCHEY DESLANDRES & BIGOURDAN au sujet de la fixité des miroirs dans leur monture et au sujet des précautions prises pour éviter les flexions.

M. RITCHEY indique que le 100 pouces et le 60 pouces sont montés dans des barillets à contrepoids sur la face arrière et coussins à ressort d’acier sur la tranche, qui donnent toute satisfaction.

M. BIGOURDAN rappelle que le miroir de Melbourne installé il y a une soixantaine d’années est muni d’un système de contrepoids analogues.

M. JOBIN demande s’il y a une différence de forme entre le miroir placé horizontalement ou verticalement.

A ce sujet M. RITCHEY entre dans quelques détails sur les recherches qu’il a faites sur le point de la tranche devant recevoir l’appui du barillet, point le plus favorable pour éviter toute déformation de la surface dans ses diverses positions par rapport à la verticale.

Il a trouvé que ce point d’appui devait être la projection sur la tranche du point milieu de l’épaisseur au centre du miroir.

Cette détermination a été très-nette pour le 100 pouces et moins pour le 60 pouces.

Il est à noter que pour cette recherche le miroir, outre son poids propre, avait été chargé sur la tranche opposée à l’appui inférieur d’un poids supplémentaire de 5 tonnes.

Outre cette expérience, M. RITCHEY en fit une autre en serrant le miroir entre deux machoires en bois reliées par 2 barres filetées avec écrous de serrage. Les résultats ont été identiques à ceux de l’essai précédent.

M. Le Président félicite M. RITCHEY des très-remarquables réalisations qu’il a ainsi effectuées et le remercie au nom du Bureau d’avoir bien voulu lui exposer ses beaux travaux de l’observatoire du Mont-Vilson, doté par lui du plus puissant outillage optique connu.

La séance est levée à 17h30

Le Secrétaire

A. Jobin

1 Le texte est raturé : il était initialement écrit « 36 ».

Type de document Procès-verbal
Président de la séance Picard, Émile (1856-1941)
Transcripteur Muller, Julien
Collection Volume 1924-1926
Citer ce document “Bureau des Longitudes - Procès-verbal de la séance du 16 avril 1924”, 1924-04-16, Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, consulté le 26 avril 2024, http://purl.oclc.org/net/bdl/items/show/6850

Item Relations

This item has no relations.

FR751142302_006_017027_A.jpg
FR751142302_006_017028_A.jpg
FR751142302_006_017029_A.jpg
FR751142302_006_017030_A.jpg
FR751142302_006_017031_A.jpg
FR751142302_006_017032_A.jpg