Séance du mercredi 13 mai 1807

Séance du mercredi 13 mai 1807

Le secrétaire a reçu de M. Chaix le mémoire qu'il avait annoncé sur le développement des quantités transcendantes. M. Laplace voudra bien l'examiner.

 M. Gonzalez Ortiz envoie un mémoire sur la position de Madrid, tant en longitude qu'en latitude. Celle-ci paraît assez bonne, mais M. Gonzalez croit que la longitude était mieux avant la correction que M. Lalande y a fait d'après les observations de M. Meignié.

M. le président représente que depuis longtemps on fait usage à l'Observatoire du télescope de Short qui a appartenu à M. Lemonnier. Il pense que ce serait une acquisition utile. Les héritiers consentent à le laisser pour une somme de 3000 francs. Ce prix est agréé par le Bureau à l'unanimité et il s'engagera à effectuer le payement en trois années au plus tard et par parties qui ne pourront être moindres que de mille francs ; et en attendant, il payera les intérêts de la somme qui sera due à raison de cinq pour cent. [Barré : M. Lagrange est prié de proposer les conditions à la famille.]

M. Lagrange lit une lettre de M. Gauss qui contient des éléments approchés de la nouvelle planète qui a reçu le nom de Vesta et pour signe caractéristique un autel sur lequel brûle le feu sacré. Voici les éléments :

Longitude moyenne : 29 mars, 12 h. t. m. à Brême : 193° 8' 4,6''

Longitude de périhélie : 249° 7' 41''

Longitude du nœud ascendant sur l'écliptique : 103° 8' 36''

Inclinaison de l'orbite : 7° 5' 49,5''

Mouvement diurne tropique : 978,91

Logarithme de la distance moyenne : 0,3728428

Excentricité : 0,097505.

M. Burckhardt présente un second volume pour ses Disquitiones arithmeticae. Il en donne quelques théorèmes curieux concernant la théorie des résidus cubiques et biquarrés.

M. le président parle de la nécessité de compléter le recueil des Tables du Bureau des longitudes en faisant pour Mercure, Vénus et Mars un travail pareil à celui qu'on a fait pour Jupiter et Saturne. Il y a lieu d'espérer que ces recherches donneront des lumières plus certaines sur la masse de la Terre et la parallaxe du soleil. M. Burckhardt consent à se charger de ce travail.

M. Buache continue l'exposé commencé dans la séance précédente sur les connaissances des Anciens en géographie. Il pense qu'on ne peut pas se fier aux longitudes de Ptolémée, mais qu'on peut compter un peu plus sur les latitudes. Il explique la méthode qui lui paraît la plus naturelle et la plus sûre pour comparer l'ouvrage de Ptolémée aux connaissances plus certaines que nous avons aujourd'hui. Il croit être sûr que les Anciens ont connu les îles de l'archipel indien.

M. Burckhardt est autorisé à faire construire par M. Lenoir un pied pour le cercle de Borda afin de pouvoir observer les déclinaisons des étoiles. M. Delambre offre pour mettre sur ce pied un des cercles qui ont servi à la mesure de la méridienne, c'est-à-dire le n° IV.

[Etaient présents : Buache, Bougainville, Burckhardt, Bouvard, Laplace, Delambre, Lagrange, Caroché, Prony, Messier, Biot [par Laplace]. « Arrêté à 11 », signé : Laplace]