Séance du mercredi 24 mars 1852

Les transcriptions ont été effectuées à partir des procès-verbaux originaux. De légères différences peuvent exister entre ces transcriptions et le texte des copies. Pour plus de détails, voir la présentation du corpus.

Séance du mercredi 24 mars 1852

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

M. Arago annonce que l'on s'est occupé de faire l'inventaire de tous les objets mobiliers appartenant à l'Observatoire, et qu'il pourra être prochainement soumis au Bureau.

M. Babinet propose, pour assurer le pointé dans les mesures de la réfraction des diverses parties du spectre, de se servir d'un système de verres parallèles entre lesquels on ferait dégager de l'acide nitreux. M. Arago fait observer que la difficulté consiste principalement dans la faiblesse du spectre produit par la lumière des étoiles à travers le prisme.

M. Arago, dans une des dernières séances, avait indiqué un moyen de rendre sensible la réfraction de l'air par l'observation de la déviation d'une image, produite par le passage de la lumière à travers un prisme de verre plein.

A la demande de M. Arago, M. Babinet a exécuté des calculs sur cet objet : il trouve qu'avec un prisme de 60 degrés d'ouverture, la double déviation serait de 275''. Un millimètre de variation dans la pression barométrique produit une variation de 0,36'' dans la double déviation. Un degré centigrade produit le même effet que 2,78 mm. de pression barométrique. Il est évident qu'en augmentant le nombre de prismes, on pourrait doubler ou tripler les effets.

L'opinion des navigateurs était assez unanimement qu'à la nouvelle lune, les vents du nord dominent. M. Airy a discuté dans le but d'éclaircir cette question 7 années d'observations météorologiques faites à Greenwich. Il est résulté de cette discussion que l'opinion des marins n'est point fondée.

M. Arago propose de renouveler à la quadrature actuelle de Vénus une observation qu'il avait faite anciennement. Elle consisterait à regarder cette planète avec une lunette prismatique pourvue d'une plaque de cristal de roche taillée perpendiculairement à l'axe, afin de voir si la lumière réfléchie par la planète est polarisée.

On a remarqué que les taches de Mars disparaissent quand, par le mouvement de rotation, elles arrivent vers les bords de cette planète. M. Arago explique cette circonstance par l'interposition de la lumière diffuse de l'atmosphère de Mars qui change le rapport entre la lumière émanant de la tache et celle des parties environnantes.